Fouad Filali

Fouad Filali

Service communautaire - 2004

Un Montréalais d’origine algérienne emmène les Magiciens Sans Frontières aux quatre coins de la Terre pour soulager la misère des enfants victimes de la guerre, de la pédophilie ou de la maladie. Un magicien disparaît-il de Montréal pour réapparaître en Angola? Ou est-il obligé de prendre l’avion comme tout le monde? À la question, le fondateur des Magiciens sans Frontières (MaSF), Fouad Filali, rit de bon cœur.

D’ailleurs, cet Algérien de naissance, arrivé à Montréal dans les années 1990, rira souvent avec chaleur au cours de l’entretien qu’il a accordé à Radio-Canada.ca. Outre la gaieté qui le caractérise, Fouad Filali se définit comme un homme généreux. Fasciné par la magie depuis son jeune âge, il a étudié cet art à Montréal, sous la direction de Yannick Lacroix.

Au cours de sa quatrième année d’études, c’était en 1998-1999, son pays d’origine était confronté au terrorisme. C’était tellement chaud là-bas, dit-il, qu’on lui a demandé d’aller présenter des spectacles de magie aux enfants victimes de terrorisme et aux orphelins.

J’ai vu comment les enfants réagissent à la magie. C’est là que j’ai eu l’idée.

Le fondateur de cette fantastique aventure de Magiciens sans frontières est un Algérien qui voulait réussir tout en donnant de la joie aux enfants victimes de violences.

En arrivant au Canada, au début des années 1990, Fouad Filali, originaire de la ville de Azzaba dans l’Est algérien, ne se doutait pas qu’il fêtera une vingtaine d’années plus tard, en tant que fondateur, le dixième anniversaire de Magiciens sans frontières, un regroupement de près de 150 magiciens bénévoles qui apportent soutien et réconfort aux enfants victimes de violences partout dans le monde.

En Algérie, il était détenteur d’un ingéniorat d’Etat en mines et métallurgie de l’université de Annaba. Après avoir travaillé à El Hadjar et enseigné dans des lycées à Azzaba et Skikda, il est tenté par l’aventure de l’ailleurs. Avec 200 dollars en poche, «empruntés à un ami», tient-il à préciser, Fouad Filali a entamé sa vie canadienne comme serveur dans un restaurant – le paternel avait ouvert le premier restaurant dans la ville de Azzaba vers la fin des années 1960.

Sur conseil de son entourage, il a laissé tomber ses démarches pour refaire ses études au Canada. En effet, il n’y a pas mieux pour un Algérien diplômé universitaire que d’émigrer au Québec pour changer carrément de carrière et d’orientation professionnelle vu la quasi-fermeture des métiers et professions dans cette province. La réussite de cette métamorphose, quoique pas toujours assurée, n’a pas freiné l’élan de ce gentleman qui «piquait dans la caisse du restaurant de papa pour aider les pauvres». On ne se décrète pas altruiste, on l’est ou on ne l’est pas.

De serveur dans les restaurants du vieux Montréal, Fouad Filali se retrouve à la tête de six établissements situés sur et proches de la célèbre place Jacques Cartier de Montréal. Au Menara, où la cuisine maghrébine est à l’honneur, il fait appel à un magicien marocain pour donner des spectacles. Il joue à l’assistant du magicien.

Fouad Filali, qui a toujours été émerveillé par le monde des prestidigitateurs, ne savait pas encore qu’en Amérique du Nord où tout peut être enseigné, des cours de magie sont donnés par des écoles spécialisées. C’est le magicien marocain qui l’oriente vers l’une d’elles où il s’inscrit à un programme de magie. La réussite dans les affaires lui donne de l’indépendance et du temps qu’il consacrera volontiers à sa passion. Naîtra après le concept de Magiciens sans frontières qui se base sur une approche thérapeutique du divertissement qui utilise la magie. Ainsi, 150 000 enfants de 18 pays (Colombie, Angola, Algérie, Liban…) ont pu s’émerveiller des tours de magie lors des tournées de Fouad Filali et ses amis.

Magiciens sans frontières va les rencontrer dans les orphelinats et les hôpitaux. Il se rappelle toujours du premier chèque représentant les bénéfices d’un spectacle de magie qu’il a donné lors d’une cérémonie au professeur Khiati de la Forem et destiné aux enfants victimes du séisme de Boumerdès de 2003. Pour le dixième anniversaire de Magiciens sans frontières, un spectacle est prévu à Montréal ce samedi. Il est destiné aux petits et grands. «Lors d’un tour de magie, l’enfant rencontre son rêve et l’adulte renoue avec son enfance. Au final, l’enfant et l’adulte se rencontrent», conclut Fouad Filali. – Plus de détails sur : www.masaf.fr.

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