Lynda Thalie

Lynda Thalie

Contribution artistique - 2004

Après quatre albums, la chanteuse d’origine algérienne Lynda Thalie, qui s’est installée au Québec à l’âge de 16 ans, a finalement perfectionné le mélange de sons du Moyen-Orient et de paroles socialement responsables qu’elle recherchait, et elle sait pourquoi : elle a fait ses devoirs. « C’est le temps que j’ai passé à renouer avec mes racines culturelles sur mes trois premiers albums – Le Sablier (The Hourglass), l’album éponyme et La Rose des sables (Gypsum Flower) – qui m’ont donné la confiance dont j’avais besoin pour écris Nomadia», explique l’artiste de 34 ans.

Ayant appris les gammes de piano et participé à des concours et vitrines scolaires dès son plus jeune âge dans son pays d’origine, Thalie s’est sentie à l’aise dans les productions musicales étudiantes de sa nouvelle école secondaire de Québec. « C’était plus ou moins le coup de foudre », se souvient-elle. « Quand j’ai visité le Cégep Ahuntsic à un moment donné à Montréal, il y avait un spectacle présenté sur la place centrale, et j’ai tout de suite senti que c’était là que j’allais être un jour. Plus tard, en quittant la scène du concours Cégeps en Spectacle où j’avais participé, j’ai su que je voulais faire ça pour le reste de ma vie.

Thalie se lance alors dans l’écriture et la composition, remportant le concours Ma Première Place des Arts 2000 dans la catégorie interprète et signant un contrat d’enregistrement avec GSI Musique, une compagnie « qui s’occupait d’auteurs-compositeurs-interprètes aussi en vue que Jean-Pierre Ferland, Gilles Vigneault et Daniel Boucher », se souvient-elle avec une gratitude évidente pour cette introduction prometteuse au monde musical québécois.

« Le label m’a mis en contact avec des créateurs auprès desquels j’apprendrais de plus en plus le métier. J’ai passé un an et demi avec Nicolas Maranda à partir de 2001, par exemple, pour élaborer laborieusement mon premier album. C’était merveilleux d’avoir cette opportunité de s’habituer à la routine quotidienne du studio. Depuis, j’ai fini par chanter avec des gens comme Marie Denise Pelletier, Luc De Larochellières et Michel Rivard ! Toute cette formation sur place m’a impliqué très tôt dans le processus de création de chansons et m’a fourni les outils professionnels dont j’avais besoin pour me faire confiance.

Franc-parler, Thalie a critiqué par le passé les radiodiffuseurs pour ce qu’elle a appelé leur attitude conservatrice et étroite envers les sons qu’ils jugeaient «trop différents». Avec le succès radiophonique d’aujourd’hui de « Dance Your Pain Away (La tête haute) », le single de son Nomadia , cependant, les choses semblent s’être inversées d’une manière ou d’une autre. Alors, qui a changé ? Était-ce les artistes ou les programmateurs de musique ?

« En fait, je pense que c’était les deux », répond franchement Thalie. « Depuis que j’ai déménagé au Québec, je me suis vraiment démené pour expliquer ma musique aux gens et les faire accepter. J’ai rencontré mon public à mi-chemin, pour ainsi dire, et ce sont eux qui l’ont fait grâce à leur soutien et à leurs recommandations de bouche à oreille. Mais les radios ont aussi fait leur part. Quand vous voyez ce qui se passe dans le monde avec des gens comme Beyoncé, Justin Timberlake, Shakira et d’autres artistes de la musique du monde… Quand Sting a sorti « Desert Rose », avec Cheb Mami, j’étais aux anges. Je me suis rendu compte que si nous n’arrivions pas à obtenir des résultats avec nos efforts au Québec, alors le changement viendrait de l’extérieur. C’est exactement ce qui s’est passé, et les radios ont maintenant cédé à la tendance mondiale.

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